Congé parental, allocations, logement : lever les freins à la natalité

Cela fait plusieurs semaines que je contribue à la Mission d’information sur la baisse de la natalité. Auditions après auditions, une conviction se renforce : nous devons lever les freins qui pèsent sur les familles et rendre nos politiques plus lisibles, plus justes, plus efficaces.

La baisse de la natalité n’est pas une simple donnée démographique : elle menace le renouvellement des générations, la viabilité de notre système de solidarité, le financement des retraites et la stabilité de notre sécurité sociale. Si les tendances actuelles perdurent, le pacte intergénérationnel est en danger — moins de jeunes actifs pour soutenir les services publics et les prestations sociales, plus de pression sur les parents et les retraités.

Nous ne pouvons pas passer sous silence le délitement des politiques familiales depuis 2012. Plusieurs mesures ont fragilisé le cadre de soutien aux familles : la fin de l’universalité des allocations familiales, actée sous François Hollande, a considérablement réduit le soutien pour de nombreuses familles.

Le quotient familial a subi des plafonnements et ajustements au fil des années, et les réformes successives, notamment sous l’impulsion de Najat Vallaud-Belkacem ont restreint le congé parental, affaiblissant l’attractivité de la parentalité. Le tournant engagé dès 2012 a creusé le fossé entre les intentions et la réalité, et ses conséquences pèsent désormais lourdement sur le désir d’avoir des enfants.

La France n’a pas de gouvernement, l’Assemblée nationale n’a pas d’ordre du jour, mais les députés restent mobilisés sur les sujets de fond.

Dans ce cadre, je poursuis activement les auditions dans le cadre de la Mission d’information sur les causes et conséquences de la baisse de la natalité en France. Nous avons déjà entendu des personnalités de premier plan : Fabrice Cahen (INED) pour un éclairage démographique ; Lucie Gonzalez (CNAF) pour comprendre l’impact des aides sociales ; Stéphane Carcillo et Maxime Ladaique (OCDE) pour une perspective comparée ; ainsi que les économistes Alain Villemeur et Kevin Genna, qui nous apportent leurs projections prospectives.

Nos travaux progressent concrètement. Chaque audition affine notre lecture des obstacles à la fécondité : incertitudes économiques, difficultés de conciliation entre vie professionnelle et familiale, pression du logement, rôle des dispositifs publics de soutien à la parentalité.

Je reste convaincue que notre mission doit produire des recommandations solides, ambitieuses et cohérentes pour redonner aux familles les moyens de vivre sereinement leur projet.

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